
Face à la persistance des violences dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le Front Anti-Dialogue lance un appel solennel au peuple congolais, tout en dénonçant l’inefficacité des dialogues diplomatiques et exigeant des mesures exceptionnelles pour défendre la souveraineté nationale.
Cet appel du Coordonnateur de ce mouvement politique Dieudonné Nkishi l’a dit à travers un communiqué signé le week-end dernier.
Depuis des années, les populations de l’Est de la RDC particulièrement subissent pillages, déplacements, viols et massacres. Ainsi, le Front Anti-Dialogue estime que les rencontres diplomatiques, qui sont souvent présentées comme des solutions, ont échoué à garantir la sécurité et la justice.
“Le dialogue peut être utile, mais il ne saurait remplacer l’État de droit ni masquer l’inaction face à l’agression”, affirme Dieudonné Nkishi, coordonnateur national du mouvement.
Cette communication du Front anti-dialogue rappelle que le peuple congolais a une longue tradition de résistance, citant des batailles historiques depuis le XVIIe siècle jusqu’aux conflits contemporains. De la révolte des Batetela à la prise de Tabora, des campagnes de la Force Publique pendant les deux guerres mondiales à la lutte contre les sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï, le Front dresse un tableau de bravoure nationale. Il souligne également les victoires contre les rébellions du M23, les opérations Sokola contre les ADF, et la résilience populaire à Masina et au Kasaï Oriental.
Le Front insiste : « La guerre qui sévit dans notre pays n’est pas dirigée contre un gouvernement, mais contre le peuple congolais et son territoire. » En vertu de l’article 63 de la Constitution, chaque citoyen est appelé à défendre la patrie contre l’agression étrangère, par des moyens civiques et légitimes.
Ce mouvement exhorte les élites politiques, économiques et intellectuelles à sortir de leur confort pour mettre leurs compétences au service de la nation. Il appelle les autorités à prendre des mesures courageuses, parmi lesquelles :
- La mise en veilleuse temporaire de la Constitution pour définir des mesures de guerre adaptées ;
- La fermeture expérimentale de toutes les administrations publiques et privées pendant trois mois, avec un service minimum pour les urgences ;
- La mobilisation de 25 millions de Congolais vers l’Est pour libérer les zones occupées.
Le Front Anti-Dialogue interpelle par ailleurs la communauté internationale : “La patience du peuple congolais a des limites. Il ne peut continuer à se faire massacrer sans réaction”.Il demande l’abandon des approches diplomatiques stériles et la mise en place de mécanismes de justice, de réparation et de reconstruction.
Enfin, le Front anti-dialogue invite les Congolais à :
- Signer massivement la pétition contre les dialogues sans résultats ;
- Participer à des manifestations pacifiques ;
- Sensibiliser localement et internationalement sur la situation du pays.
“Notre honneur et notre avenir exigent que nous agissions ensemble — avec courage civique, détermination non-violente et exigence de résultats”, conclut le communiqué.
Serge Makoro